La Belgique sévit contre les influenceurs qui font la promotion des produits du tabac
La Belgique intensifie ses efforts pour lutter contre la promotion des produits du tabac et de la nicotine sur les réseaux sociaux. Le ministre de la Santé a annoncé une surveillance accrue et des sanctions plus strictes contre les influenceurs qui enfreignent l'interdiction de publicité. Cette initiative s'inscrit dans la stratégie nationale visant à créer une génération sans tabac, ciblant particulièrement les jeunes audiences sensibles aux techniques de marketing en ligne.
Points clés
- La Belgique renforce la surveillance et les sanctions pour les influenceurs promouvant des produits du tabac et de la nicotine.
- Le gouvernement alloue davantage de fonds pour renforcer les services d’inspection du commerce et de la publicité en ligne.
- L'interdiction de la publicité pour le tabac s'étend aux plateformes de réseaux sociaux, y compris les "placements comportementaux".
- Sept influenceurs ont déjà été identifiés pour avoir promu une boutique en ligne de cigarettes électroniques.
Le rôle des réseaux sociaux dans la promotion du tabac
Les réseaux sociaux sont devenus un canal important pour la promotion commerciale, les fabricants de tabac étant des adopteurs précoces. Les entreprises investissent massivement pour commercialiser de nouveaux produits tels que le tabac chauffé, les cigarettes électroniques à capsule et les sachets de nicotine, en plus des produits du tabac classiques. Les recherches indiquent un nombre substantiel de publications Instagram promouvant le tabac et les produits nicotiniques, largement supérieur aux efforts de contre-marketing. Ces plateformes sont particulièrement préoccupantes en raison de leur usage répandu chez les adolescents et les jeunes adultes, très sensibles à l’influence par identification et imitation.
Renforcement des interdictions publicitaires
Le ministre belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, a souligné que l'interdiction de la publicité pour les produits du tabac et de la nicotine s'applique à tous les canaux, y compris les réseaux sociaux. Cette initiative fait partie de la "Stratégie interfédérale 2022-2028 pour une génération sans tabac". À partir du 1er janvier 2025, un budget renforcé sur trois ans augmentera le personnel du service d’inspection du Service public fédéral Santé publique. Cela permettra une meilleure supervision du commerce et de la publicité en ligne, en distinguant les infractions des influenceurs des autres violations publicitaires.
Les "placements comportementaux" sous surveillance
Les législateurs se concentrent également sur des formes de promotion plus subtiles, comme les "placements comportementaux". Cela fait référence aux influenceurs affichant des comportements liés au tabagisme, comme tenir une cigarette, qui peuvent être perçus comme de la publicité déguisée. Ces contenus, souvent visibles sur des plateformes comme TikTok et Instagram, exploitent le pouvoir des réseaux sociaux pour influencer les jeunes. Une méta-analyse de Truth Initiative a montré que l’exposition à ce type de contenu sur les réseaux sociaux peut renforcer l’adhésion au produit, faciliter l’initiation et consolider les habitudes de consommation, tout en servant de canal pour des informations trompeuses.
Application et ressources
De nombreux pays, respectant la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, ont interdit la publicité, la promotion et le parrainage du tabac. Cependant, l'application de ces interdictions, surtout concernant les communications en ligne, reste un défi. L'augmentation du budget en Belgique vise à fournir les ressources nécessaires, y compris des capacités humaines et techniques renforcées pour le service d’inspection, afin d’identifier et de traiter rapidement les violations sur internet et les réseaux sociaux. Sept influenceurs ont déjà été signalés pour avoir promu une boutique en ligne de cigarettes électroniques, bien que leur identité n'ait pas été divulguée.